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Historique

Construit dès la fin du 15e siècle, le Château de St-Maurice est opportunément placé, comme un verrou, à l’entrée de la vallée du Rhône. Entièrement détruit par un incendie à la fin du 17e il a été totalement reconstruit en 3 ans à peine. Il a tour à tour servi de siège de gouverneur, de poste de garde et de douane, ainsi que, entre le 18e et 19e siècle, d’orphelinat, d’asile pour vieillards, d’école militaire, de cantonnement de troupes ou de prison préventive. Le 20e siècle l’a découvert sous des jours moins actifs mais plus ouverts vers le grand public avec, après une lourde rénovation dans les années 1970, la fonction de musée cantonal d’histoire militaire valaisanne. Ce musée dissolu (en 2003), le Château s’est transformé en un espace d’exposition dédié au beau dessin et à la narration dessinée (illustration, dessin animé, dessin de presse, bande dessinée…), comme un clin d’œil au célébrissime peintre britannique Joseph Mallord William Turner qui un jour s’arrêtât devant l’édifice pour en faire un romantique portrait.

Amorcée à la fin du 15e siècle, entre 1476 et 1482, la construction du Château de St-Maurice s’est portée en plusieurs étapes. On commençât par édifier une tour avec des portes, puis une enceinte crénelée ainsi que des tours de garde. Il s’ensuivit la construction du corps principal du bâtiment et, au début du 16e siècle d’un grand mur de soutènement auquel on adjoignît une nouvelle tour avec une grande porte ogivale. Le Château fut alors progressivement associé à l’usage de siège du gouverneur ainsi que de poste de garde, de passage et de péage. Un incendie le dévastât simultanément à la ville de St-Maurice en 1693. Il fut entièrement et prestement reconstruit pour rester au fil du temps, le lieu de pouvoir de la région.

Entre douane, orphelinat, cantonnement, école militaire et prison

 

Le Château fut, au cours des 18e et 19e siècles principalement dédié à des usages militaires et douaniers avant de devenir, de 1876 à 1890, un asile pour vieillards associé à un orphelinat pour garçons. Il devint ensuite une école miliaire et, jusqu’en 1935, une prison préventive. Il s’est ensuite transformé en cantonnement des troupes en service dans la région pour devenir avant sa réfection dans les années1970, un bâtiment dédié à la police et la gendarmerie.

 

Sa réfection générale extérieure s’amorce en 1962, avant la réalisation entre 1969 et 1972 d’une lourde réfection intérieure. Les appartements créés dans les salles furent démolis et nombre d’éléments, tels que des salles de réception, des portes et plafonds furent entièrement reconstitués. L’une des deux salles principales de réception est aujourd’hui décorée de tous les blasons des Présidents du Conseil d’Etat valaisan (de 1815 à nos jours) et la deuxième salle (le Salon des Gouverneurs) entièrement boisée, est destinée à l’accueil des hôtes de marque de l’Etat. Ces deux espaces sont sans autre visitables.

Photo du Château datant de la fin du 19e. Auteur inconnu, collection de l’Association St-Maurice d’Agaune.

Photo : Jean-Pierre Coutaz

Un musée cantonal militaire

 

Parallèlement aux travaux de réfection des années 1970 le Château se mue progressivement en Musée cantonal d’histoire militaire valaisanne. L’exposition d’uniformes des milices cantonales et fédérales de 1815, de maquettes et d’authentiques pièces d’infanterie s’installe peu à peu jusqu’à former un véritable conservatoire. D’impressionnants éléments d’artillerie lourde, aujourd’hui enlevés, sont déposés sur ses extérieurs. Mais en 2003 le musée marque, faute d’une fréquentation et de moyens suffisants, un essoufflement fatal. Ses collections sont alors rapatriées à Sion.

Un écrin pour des expositions de dessin

 

Suite au départ du musée, l’Etat du Valais, la Commune et la Bourgeoise de St-Maurice créent, en 2004, la Fondation du Château de Saint-Maurice. Elle a pour but d’animer le Château avec une offre culturelle originale tous publics.

 

Carte blanche est alors donnée à Jean-Pierre Coutaz, artiste et professeur de dessin au collège de St-Maurice, afin qu’il programme chaque année une exposition originale autour des arts plastiques. Bien inspiré Jean-Pierre Coutaz débute son activité, dans un musée militaire à peine désaffecté, avec un hommage sur mesure au célèbre dessinateur de presse Mix & Remix, lui-même originaire de St-Maurice. Le succès est, avec 5’500 visiteurs en 6 mois, immédiat.

 

Fort de ce succès Jean-Pierre Coutaz poursuit sa programmation et l’aménagement du lieu. Il institue une ligne directrice liée à des accrochages principalement dédiés au dessin, au dessin de presse et à la bande dessinée. Il assoit progressivement et sûrement le Château comme un lieu de référence dans le domaine du dessin.

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Photo : Denis Weidmann

Le Salon des Gouverneurs. Photo : Séverine Rouiller

Parvenu à l’âge de la retraite Jean-Pierre Coutaz a transmis, le 31 décembre 2014, la direction du Château à Philippe Duvanel. Ce dernier, ancien directeur de BDFIL, le festival de bande dessinée de Lausanne, et de Delémont’BD, a, par la poursuite d’une programmation populaire et familiale, permis de confirmer la vocation du lieu et d’accroître sa fréquentation comme son offre unique en Suisse romande. Le Château a à ce titre, dans ses atours d’espace d’exposition, célébré son 100’000ème visiteur en 2008 et, en 2024, à l’heure même de la célébration des 20 ans de sa Fondation, son 200’000ème visiteur.